Lo colòbre (Le K) – Dino Buzzati
Pour cette première, j’ai jeté mon dévolu sur Dino Buzzati ? Pourquoi Buzzati ? Parce que c’est un maître (entre autres) de la nouvelle, un genre que j’affectionne particulièrement et que c’est un auteur que j’ai beaucoup lu lorsque j’étais collégien, avec beaucoup de plaisir tant ses thèmes, son écriture, son apparente simplicité, son humour aussi, me parlaient. Et puis j’avais ainsi une occasion pour en apprendre plus sur l’italien, langue qui m’a toujours attiré mais que je n’avais pu choisir dans mon parcours scolaire.
Et j’ai choisi Il colombre, un de ses recueils les plus connus, traduit par Le K en français. C’est précisément dans cette différence notable entre le titre original et le titre français que résidait mon envie de traduire l’œuvre dans une autre langue de France, qui la rapproche du sens original. Le « colombre » c’est ce monstre marin servant de messager du destin dans la première nouvelle qui donne son nom au recueil, une première nouvelle en forme de conte philosophique, et ce « colombre » est bien une créature de conte ! Buzzati était bien trop cultivé pour ne pas savoir que ce « colombre » qu’il réinvente est un animal fantastique du folklore européen (même racine que le français « couleuvre ») et que l’on retrouve notamment, en tant que « Colòbre/Coulobre » dans la Fontaine de Vaucluse… ou dans la Dordogne ! C’est sur cette proximité que j’ai basé ma traduction, effectuée donc en occitan du Périgord spécifiquement, soit une terre de « colòbres ». Pourquoi donc avoir traduit par « Le K » ce recueil ? Mystère. Toujours est-il que je me souviens de mes cours de français en 5ème où, à l’étude de la nouvelle, on nous disait que de la représenter par une seule lettre majuscule lui conférait une aura de mystère, une puissance occulte et soulignait l’aspect symbolique de la nouvelle, la rapprochant du Moby Dick de Melville. Un contresens pour ce « colombre » sans majuscules, même si oui, il ressemble évidemment à la fameuse baleine blanche !
Je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin, et même si je voulais réparer ce qui m’apparaissait comme un tort fait à l’œuvre originale par une traduction française peu au fait du folklore, j’ai pris plaisir à traduire l’intégralité du recueil (dans les 350 pages tout de même) avec des pépites comme La leçon de 1980, Pauvre petit garçon, Le chien vide, La Tour Eiffel… Buzzati y croque l’Italie (et surtout Milan, sa ville) des années 60, la modernité, mais ses thèmes sont on ne peut plus intemporels : la Mort, Dieu, l’Amour, les angoisses humaines, le Destin, avec toujours cette attirance vers le profond, une chute sans fin, un écroulement permanent du monde autour de ses personnages…
Si cela vous intéresse je cherche un éditeur ! Le manuscrit est prêt et disponible, il n’attend que vous !
Je vous propose un extrait en traduction pour vous donner une idée, la première nouvelle du recueil, notre fameux Il colombre/Lo colòbre :